John Smith

La pièce était sombre, petite et froide. Deux hommes étaient assis l'un en face de l'autre silencieusement. L'un était dans les ombres fumant la cigarette et l'autre était éclairé par une lampe pointant vers son visage. Cependant, autant la lumière peut être prisonnière des ombres, autant l'ombre peut être en proie à la lumière. Et cela, l'homme dans les ombres allait le découvrir à ses dépends.

« Los Angeles ne cessera jamais de me surprendre, dit-il enfin.

- Depuis le temps que je fais parti de l'escouade anti-drogue, c'est la première fois que je tombe sur un cas comme le votre. Avant l'opération d'aujourd'hui, je m'attendais à retrouver au sommet du réseau de drogue de L.A. un membre de la mafia ou même à la limite un Haïtien. Mais non, je me retrouve avec un John Smith. Pas de papier d'identification, même pas de permis de conduire, ce qui est presque impensable à L.A. Vous ne figurez même pas dans aucune bases de données que nous avons consulté. c'est comme si virtuellement, vous n'existiez pas. »

Il soupira et éteignit sa cigarette. L'homme dans la lumière resta impassible.

« La journée à été longue. J'aimerais pouvoir rentrer chez moi avant la fin de la soirée. Alors, je vais vous le demandez une seule fois et j'espère avoir votre coopération pour notre bien à tous les deux. Je me fou par quel serment de silence vous êtes lié et cela même si vous feriez parti des services secrets...Qui êtes-vous ? »

Au même moment, dans une université en grèce. Un historien enseignait l'histoire d'un grand homme.

« Il fait de son petit royaume le maître d'un immense empire et fonde près de soixante-dix cités.
- Mais comment expliquez-vous son mythe monsieur ? demande un étudiant.
- Son mythe s’explique principalement par ses prétentions à la conquête universelle. Cette aspiration, à la fois impossible et presque réalisée avant qu’il ne soit foudroyé à l’âge de trente trois ans, a pour conséquence — durant un temps très court — une unité politique jamais retrouvée ensuite entre l’Occident et l’Orient.
- Qu'est-il arrivé de son héritage alors monsieur ? demanda un autre élève.
- Son héritage, marqué par une tentative de fusion des cultures grecque et orientale, fut partagé entre ses généraux pour former les différents royaumes et dynasties de la période hellénistique. »

Toujours au même moment, dans un centre d'intervention de la S.W.A.T.

« Notre cible se trouve ici. L'officier pointa sur le tableau un endroit précis dans un schéma d'un poste de police.
- Nous devrons couper l'alimentation du bâtiment à ces deux endroits simultanément et entrer par les points A, B et C au même moment. L'équipe Alpha passera par le point A, l'équipe Beta par le point B, l'équipe Delta par le point C et l'équipe Oméga se posteront à l'extérieur en tieur d'élite et s'assureront que personne ne sortent vivant de cet endroit. Une fois la cible à l'extérieur du bâtiment nous feront exploser le poste.
- Quel sera la version que nous allons donner aux média chef ? demanda un des hommes.
- Une alerte à la bombe dans le poste de police. Nous allons malheureusement échouer »

Les hommes se regardèrent tous avec un sourire moqueur entre eux.

« Préparez-vous, nous allons attendre le signal de Clyde avant d'agir. »

De retour dans la pièce sombre, petite et froide.

« Je vais répondre à votre question, dit l'homme dans la lumière, mais j'aimerais avant que vous m'enleviez ces menottes, elle sont innutiles.
- Je ne peux malheureusement pas accéder à votre requête. dit l'homme dans les ombres.
- C'est bien dommage, je ne le demandait que par courtoisie.
- Que voulez-vous dire ? »

L'homme dans la lumière brisa ses menottes d'un simple mouvement. L'homme dans les ombres dégaina son pistolet aussitôt, complètement stupéfais de cet exploit.

« Pas un geste !
- Oh ne vous inquiètez pas, vous ne courez aucun danger. J'étais simplement mal à l'aise avec ces menottes. Je me sens mieux maintenant pour répondre à vos questions.
- Comment avez-vous fait ?
- Une question à la fois. Pour répondre à la première, je suis comme vous en ce moment précis, un inconnu sans identité ou un John Smith comme vous dites. Nous sommes tous anonymes dans cet univers gigantesque. Cependant, je me doute bien que ce que vous voulez dire, c'est quel est mon nom dans votre monde.
- Mon monde ?
- Oui, votre monde. Laissez-moi continuer. J'ai eu plusieurs identités, mais celle que je préfère et que j'utilise encore aujourd'hui est Clyde McGregor.
- Écossais, n'est-ce pas ? demanda-t-il tout en faisant signe vers les hommes de l'autre côté du miroir de faire une recherche.
- Oui en effet. Pour ce qui est de la deuxième question, je ne crois pas que ce que vous voulez savoir c'est, comment ai-je fais pour briser les menottes, mais plutôt que suis-je.
- Bon sang, la soirée va finalement être longue.
- Oui il sera bon.
- Pardon ?
- Rien, continuons. Alors, comme je disais, vous voudrez plutôt savoir ce que je suis afin de savoir comment j'ai fais. Mais avant même de vouloir savoir ce que je suis, vous devez tout d'abord connaitre mon histoire. »

De retour avec l'historien.

« Quels sont ses origines monsieur ?
- Il est né à Pella, le 21 juillet -356. Il est le fils de Philippe II de Macédoine et d’Olympias, princesse d’Épire, sa troisième femme. Par son père Philippe II, il prétend descendre de Téménos d’Argos, lui-même descendant d’Héraclès, fils de Zeus — pour cette raison, la dynastie macédonienne s’appelle dynastie des Argéades ou des Téménides. Par sa mère, Olympias, de la dynastie des Éacides, il affirme descendre de Néoptolème, fils d’Achille.
- Quel éducation a-t-il reçu monsieur ?
- Après avoir été éduqué par Léonidas, un parent de sa mère Olympias et Lysimaque d'Acarnanie, il reçoit pour précepteur le philosophe Aristote de -343 à -340. Ce dernier est le fils de Nicomaque, médecin d’Amyntas III, le grand-père de notre héros. Il rédige une édition annotée de l'Iliade pour son élève. Celui-ci lit également Hérodote et Xénophon, auteurs qu’il sait exploiter plus tard lors de ses conquêtes. Il se révèle un étudiant doué. Il connaît par cœur de nombreuses tragédies, l’Iliade, et possède de nombreuses notions de médecine, d’histoire et de mathématiques.
- Comment est-il mort monsieur ?
- A-t-il été empoisonné ? Cette rumeur qui accuse Cassandre et Iolas, les fils d’Antipater (Iolas, échanson du roi, est le suspect idéal), est évoquée par les auteurs de la Vulgate, sans toutefois qu’ils la cautionnent véritablement; elle est contestée par Arrien et Plutarque. Ce serait plus vraisemblablement à cause de la malaria.
- Qu'est-il arrivé par la suite ?
Son cadavre embaumé devient l'enjeu d'un conflit entre ses diadoques. L'un d'eux, Perdiccas, fidèle à Roxane, décide dans un premier temps de le rapatrier à Aigéai, l'ancienne capitale de Macédoine, là où reposent ses ancêtres. Le corps est ainsi placé dans un premier sarcophage anthropoïde en or, enfermé à son tour dans un deuxième cercueil doré, un drap pourpre recouvrant le tout. L'ensemble est disposé sur un char d'apparat surmonté d'un toit que soutient un péristyle ionique. Ptolémée Ier Soter n'hésite pas à attaquer la procession funéraire pour s'approprier le sarcophage et l'exposer à la dévotion à Memphis. Selon le pseudo-Callisthène, le cadavre est ensuite transporté à Alexandrie vers -280, à l'aide d'un coffre de plomb par Ptolémée II. Ce dernier le place à l'intérieur d'un temple dans un nouveau sarcophage recouvert d'or. Ptolémée IV Philopator enfin fait construire un mausolée somptueux (le Sôma) dans lequel il expose sa dépouille. Dans La Pharsale de Lucain, on apprend que le monument se dresse sur un tumulus et a la forme d'une tour de marbre surmontée d'un dôme pyramidal. Tout autour sont aménagées de petites chapelles destinées à recevoir les corps des rois lagides, l'ensemble étant protégé par une enceinte murée qui délimite le téménos. Il est presque certain que le Sôma se trouvait quelque part à l'intersection de la voie Canopique, qui traverse la ville selon un axe nord-est sud-ouest depuis la porte du Soleil jusqu'à la porte de la Lune, et de l'autre voie principale orientée nord-sud qui relie la presqu'île de Lochias au lac Maréotis.
- Et ensuite ?
- Pour Strabon, le monument fait même partie de la basilique. Ptolémée IX, à court d'argent selon Antiochos Grypus, fit remplacer en -89 le cercueil d'or par un cercueil de verre ou d'albâtre translucide. Le cadavre embaumé y reste plusieurs centaines d'années et devient un objet de visite pour un grand nombre d'hommes politiques, de généraux tant grecs que romains. Ainsi, si l'on suit Suétone, l'empereur Auguste visite le tombeau et retire un instant le corps du sarcophage pour lui mettre avec respect une couronne d'or sur la tête et le couvrir de fleurs.
- Quand a-t-on vu le corps pour la dernière fois monsieur ?
- La dernière visite importante est celle de l'empereur Caracalla en 215. Ce dernier n'hésite pas à s'approprier la tunique, la bague et la ceinture du Macédonien, la cuirasse, quant à elle, ayant probablement déjà été volée par Caligula. Dès le IVe siècle, un tremblement de terre et divers vandalismes romains ayant probablement dégradé le monument, l'emplacement du Sôma n'est plus connu. Les historiens et archéologues, malgré de nombreuses recherches et hypothèses, ignorent encore de nos jours son emplacement exact. »

« Vous essayez de me faire croire que vous avez plus de 2300 ans ? demanda l'homme dans les ombres dans la pièce sombre, petite et froide.
- Non, j'ai seulement dit que je suis née en -356 avant Jésus Christ. Le temps que j'ai parcouru sur cette terre s'estime environs à 783 ans seulement.
- Arrêtez de vous moquez de moi.
- Croyez-moi, si vous voulez la réponse à votre seconde question, je dois d'abord vous y préparer.
- Vous êtes complètement fou.
- Le suis-je vraiment ? Prouvez-le moi.
- Vous voulez rire ? C'est complètement impossible de vivre aussi longtemps.
- Comment en êtes-vous aussi certain ?
- S'il était possible de vivre aussi longtemps sans vieillir, je crois que nous nous en serions rendu compte.
- Sophisme ! Vous ne pouvez prouver qu'il est impossible de vivre aussi longtemps.
- Je ne peux pas croire que je suis réellement en train d'avoir cette conversation.
- Qu'est-ce qui vous fait croire que c'est bien réelle ?
- Vous avez raison, je dois être en train de rêver. C'est complètement ridicule.
- Faites-moi plaisir, ouvrez votre esprit le temps que je vous raconte mon histoire. Oubliez les concepts et les limites que votre conscience vous impose et entrez dans un état spirituelle ou tout est possible.
- Heu...non !
- Dans ce cas là vous perdez votre temps et nous ne quitterons pas cette pièce avant bien longtemps.
- Bon d'accord, allez-y, je vous écoute et je ne dirai rien. »

L'homme dans la lumière s'adossa à sa chaise confortablement, prenant une posture des plus droites et fière.

« Je commencerai ainsi, dit-il.
- Je suis Alexandre III de Macédoine, fils du roi de Macédoine Philippe II, élève d'Aristote, descendant d'Achille de par ma mère. Je suis né le 21 juillet -356 av.j.c. à Pella, mort le 13 juin -323 av.j.c. à Babylone. Je suis...ALEXANDRE LE GRAND !

Le 13 juin -323 av.j.c., à Babylone.

Alexandre était sur son lit de mort. Il était paralisé et avait perdu l'usage de sa voix depuis quelques jours. Il était victime d'une maladie dont aucun médecin n'arrivait à guérir. Il sentait que la mort était sur le point de venir le chercher. Le grand conquérant ferma les yeux, respira profondément et attendit. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il vit un homme qu'il n'avait jamais vu debout à côté de son lit.

« Pas de panique mon Seigneur, je ne suis pas venu vous assassiner. »

Alexandre regarda autour de lui, cherchant quelqu'un qu'il connaissait du regard, mais personne d'autre n'était dans la pièce.

« Nous sommes seuls, mais vous ne risquez rien. Je n'ai pas énormément de temps, mais je suis venu vous voir afin de vous proposer l'immortalité. Mais attention, cette immortalité est chère payé car vous n'aurez plus le droit de vivre la vie que vous vivez en ce moment, vous devrez abandonné votre empire et vivre une nouvelle vie. Le choix est votre mon Seigneur. Si vous désirer l'immortalité, clignez une seule fois des yeux. »

Alexandre cligna une seule fois des yeux.

« Ainsi soit-il ! »

Alexandre fut retrouver mort ce soir là. Mais réalité, il venait de recevoir le baiser de la mort et de l'immortalité. Normalement, il aurait été sensé se réveiller quelques temps après. Mais son Sire, sachant que des funérailles digne d'un dieu prendrait énormément de temps, s'arrangea pour placer discrètement à l'insus de tous un pieu dans le coeur d'Alexandre.

Comme le mentionnait l'historien, après une série d'incidents et d'évènements son cercueil se retrouve finalement en -280 av.j.c. à Alexandrie dans un mausolée somptueux nommé le Sôma. Alexandre passa près de 50 ans en torpeur dans sa tombe.

Il fut enfin réveiller en -273 av.j.c. mais les choses ne se passèrent pas comme prévu. En effet, à son réveil Alexandra dans une telle rage de soif qu'il ne bu pas seulement le sang de l'humain qui lui avait été donné en sacrifice par son Sire, mais au grand désarroit de celui-ci, il fut aussitôt la deuxième victime. C'est ainsi que Socrate fut diablorisé par Alexandre, mais puisque Alexandre, ne sachant même pas qu'il était maintenant un vampire, n'était pas préparé à une telle sensation. Ce qui le troubla énormément. C'est aussi depuis ce jour qu'il est devenu skizophrène, imaginant Socrate à ses côtés à sa façon puisqu'il n'eu guère le temps de le connaitre réellement.