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 Lawrence McKinney

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Frank
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MessageSujet: Lawrence McKinney   Lawrence McKinney Icon_minitimeDim 9 Nov - 16:38

Chapitre premier – Le cycle de la vie et de la mort

Ce soir, j’écris les pages de ma courte vie.

Je naquis, tout d’abord, en 1454, le 8 du mois de septembre. La guerre de cent ans venait à peine de s’achever, et l’Angleterre menaçait d’entrer en guerre civile.

Refusant de prendre parti pour la couronne ou pour la cause des Lancastre, mon père était constamment courtisé par les deux oppositions. Hélas, la guerre éclata, et, contraint par les lois du Royaume, mon père, dut aller à la guerre. Au bout de quelques années, il changea de côté, et s’allia à la maison des Lancastre, supportés par la France. Ainsi, par mesure préventive, je fus envoyé en France, ce qui me sauva d’une mort certaine, puisqu’un an plus tard, le Domaine de mon père était assiégé, et, encore un an après, il était rasé, ses habitants faits prisonniers, et mon père pendu.

Je fus élevé dans les bonnes mœurs, par une gouvernante, dans la noblesse française, jusqu’au jour ou je rencontrai une jeune femme assez intéressante. Celle-ci était évasive lorsque je posais des questions sur sa personne, et elle ne restait pas souvent au même endroit. Je ne pus soutirer d’elle que son nom : Dame Véronique d’Argenteuil. Fait étonnant, nous ne nous rencontrions que le soir. Elle était d’une beauté indescriptible; si terrible, qu’elle domine mes rêves, encore aujourd’hui. Éperdue d’art, je lui offris les plus beaux tableaux de l’époque, ils venaient de la cour du roi.

Charmée par l’attention, elle entreprit de me récompenser, en m’embrassant. Ce geste n’était toutefois que le prologue d’un épisode qui devait durer aussi longtemps que le monde lui-même. Pour une partie de la nuit, nous fîmes l’amour, comme s’il n’existait que notre petit univers, jardin fleurissant de notre bonheur. Quelle ne fut pas ma surprise, lorsqu’elle me donna l’extase, en me mordant le cou. À cet instant, l’extase et la mort semblaient être très ressemblants, très similaires. Ainsi, je rencontrai la mort.
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MessageSujet: Re: Lawrence McKinney   Lawrence McKinney Icon_minitimeMar 11 Nov - 1:11

Chapitre deuxième – L’éveil du sang

Une fois sa besogne entamée, elle ne pouvait revenir en arrière. Coupable de m’avoir administré la mort, elle était, accompagnée de mon cadavre, allongée sur le doux lit de ma chambre. Nue, elle se leva, et quitta promptement la chambre, en direction des corridors. Elle revint, à peine quelques minutes plus tard, accompagné d’une des femmes de ménage. Si celle-ci avait été fille de noble, elle serait probablement en liste pour marier le prochain Souverain. Le hasard en avait décidé autrement. Suivant erratiquement ma maîtresse, comme si son âme même elle avait charmé, elle se déshabilla, visiblement inconsciente de ses gestes. Véronique d’Argenteuil se dirigea vers mon corps, et fit couler quelques goutes de sang sur ma langue, les premières goutes de ma nouvelle vie. Ensuite, elle quitta, sans que je ne la revoie jamais.

À peine la porte était-elle fermée, que je me réveillai, pris d’un malaise plus fort que tout au monde. Par-dessus tout, j’avais soif. Soif d’une soif qu’aucun verre d’eau ne pourrait étancher. Soif de sang, soif de chair. La servante, reprenant peu à peu ses esprits, semblait ne pas comprendre ce qu’elle faisait là. D’un air panique elle me posa une question, que je n’ai pas entendue. Elle me demandait probablement ce que je lui avais fait. Avant même qu’elle ne fasse quoique ce soit d’autre, je lui sautai au cou, transperçant sa chair, de toute ma mâchoire. Épeurée au début, elle se débattit, jusqu’à ce que, privée de son énergie vitale, elle ne put que se résigner à ma volonté. Pris d’une rage démesurée, je la torturai, sans qu’elle puisse crier à l’aide, sans qu’elle puisse avoir de chance. Au bout d’un moment, je répandis toute sa beauté, partout de la chambre. Sa tête seule, reposait désormais sur le lit, laquelle était encore animée d’une étincelle de vie, étincelle qui, après quelques funestes secondes, s’éteignit, sous un dernier regard, le regard de la peur.

C’est ainsi que je repris conscience, dans ma chambre, avec cette magnifique femme, qui était partout dans la chambre : la tête sur le lit, une jambe près de la porte, son buste près de la fenêtre, les deux bras près de la commode.

Paniqué, je remis les moreaux de son corps ensemble, lesquels je recouvrai d’une couverture. De loin, elle semblait dormir, mais le sang sur les murs vendrait la mèche avant même que l’on s’épate de sa beauté.
Je m’habillai, et quittai rapidement les lieux, sans qu’on ne me voie partir.
Le 7 décembre 1479, moi, Lawrence McKinney, vingt-cinq ans, je devais reposer en paix, jusqu’à la fin des temps. Or, il en était tout autre.
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MessageSujet: Re: Lawrence McKinney   Lawrence McKinney Icon_minitimeMar 11 Nov - 1:12

Chapitre troisième – L’influence; les racines du mal

Étant donnée ma notoriété, mon insertion dans la société des vampires fut relativement rapide. Accepté en quelques mois au sein des Toréadors, il me fallut quelques années pour faire ma marque dans la Camarilla. Désormais tout-puissant, comparé au mortel que j’étais, je repris les terres de mon paternel, en Angleterre. Cet endroit allait être mon refuge, lors d’éventuelles urgences.

Sous une fausse identité, celle de Laurent de la Seine, je passais la plupart de mon temps à Paris, où les Toréadors étaient relativement puissants. Artistiquement, la cour du Roi pullulait d’intérêt pour les membres de notre clan. Ainsi, je parvins à mettre mes mains sur de nombreux tableaux, et même sur quelques manuscrits encore jamais publiés.

Éventuellement, afin de ne pas briser la Mascarade, je dus me retirer de la vie politique, étant données les étranges dispositions et procédures employées par moi, et mon personnel, et aussi pour cacher le fait que je ne vieillissais pas. Je profitai de ce retrait pour voyager, afin de voir du paysage. En 1509, je quittai la France, afin d’aller passer quelques décennies à Londres, capitale de ma contrée natale. Le style de vie des Anglais m’était familier et, à vrai dire, me plaisait énormément.

Bien évidemment, désireux et ambitieux de poursuivre mes découvertes artistiques, je dus m’impliquer dans la politique anglaise. Mieux organisée, la monarchie anglaise était, par nature, plus difficile d’accès. Ainsi, j’eus à utiliser les pouvoirs du Sang, pour manœuvrer un mortel influent, afin d’infiltrer la cour d’Henri le huitième. À quelques reprises, je dus prendre contrôle de son enveloppe charnelle même, étant donnée la subtilité de l’art de la manipulation et la difficulté des tâches à accomplir. Comme on dit, nous ne sommes jamais mieux servis que par soi-même.

Mon hôte, Georges York, était un homme respectable, ce qui fut un agréable présent pour mes désirs sadiques. Toutes les portes m’étaient ouvertes, et je trouvai moyen de littéralement lui voler sa vie. Lorsque je n’étais pas en lui, il était emprisonné, tout simplement.

Lassé de l’immortalité, je pus redécouvrir la vie mortelle. Je découvris sa femme, à laquelle je fis quatre enfants, quatre filles, lesquelles me seront très utiles plus tard. Grâce à la Domination, je fis d’elles mes pantins, et c’est dans cette optique qu’elles furent élevées. Étant donnée la qualité de mon jeu, la femme de Georges, Mary, ne vit jamais que l’homme qui partageait sa vie n’était pas véritablement son mari. Ultimement, ce fut sans importance, car pris d’une rage accidentelle, je fis d’elle un succulent repas. C’était en 1522.

Lorsque les deux jeunes filles, Elizabeth et Lucy, May et Vera, furent en âge de se marier, je fis d’elles mes goules, en leur léguant le don de la Domination. Mon but était de les lier aux fils de quatre nobles importants de la cour afin de disposer de plus d’influence. Une fois les mariages décrétés, je disposai des pères de mes gendres, lesquels étaient contrôlés par mes sublimes quatre jeunes filles. Simplement, les nobles manipulés devaient user de leurs pouvoirs respectifs pour créer, se procurer, et subventionner l’art. Afin de perpétuer cette influence, mes quatre jeunes filles devaient enfanter, et ces enfants mortels seraient dépendants à mon sang, et ce, dès la naissance.
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MessageSujet: Re: Lawrence McKinney   Lawrence McKinney Icon_minitimeMar 11 Nov - 1:13

Chapitre quatrième – L’amour; la perversion ultime du désir

Éventuellement, Georges se fit vieux et, en 1540, je me défis de lui, en l’enterrant vivant. J’eus à retirer mes jeunes filles de leurs domaines; les goules ne vieillissant pas, elles conservaient leurs silhouettes et leur beauté de jeunes femmes. Je les plaçai donc à mon domicile personnel, où elles seraient chargées de gouverner le domaine à ma place. Mon absence pesant sur leurs esprits, on raconte qu’elles forcèrent plusieurs hommes à les « épouser », pour ne pas dire devenir leurs esclaves personnels. Au bout d’une dizaine d’années, toutefois, elles commençaient à se battre entre elles, afin de monopoliser toute mon attention. Je dus intervenir. Afin de sceller l’issu du conflit, je demandai au Prince la permission d’en vampiriser une; ceci ne serait nullement dangereux, les jeunes femmes me sont amplement soumises, par le sang.

Ainsi, en 1552, je fis à Vera, ma favorite, le même cadeau que m’avait donné un jour la Dame Véronique d’Argenteuil: je lui fis l’amour, avec passion, et me délectai de chacune des gouttes de son sang. Au moment de verser mon sang dans sa bouche, toutefois, Elizabeth eut le malheur d’entrer dans la pièce, découvrant ainsi mon sombre plan. Tentant d’abord de fuir, au moment ou sa sœur s’éveillait, je la rattrapai, dents au cou. Tranquillement, avant de la donner à la bête qui se réveillait en Vera, je bus un peu de son sang, pour lui procurer quelques secondes d’extase, lesquelles seraient le dernier cadeau, dernière bénédiction de Dieu, tel un orgasme. Puis, je la lâchai. Encore fébrile de mon passage, elle n’était pas apte à lutter contre la mort qui l’approchait. La bête en Vera lui sauta au cou, au moment ou je fermais la porte sur ce macabre spectacle.
Ce n’est qu’une heure avant l’aube que je rouvris la porte, afin de constater l’état de la scène, comme après le dernier acte d’une pièce de théâtre.

Obnubilé par la splendeur du décor, je résistai à la venue du matin, afin d’immortaliser le moment. Déjà endormie, Vera était couchée au milieu de la pièce, étalée de tout son long. Flambant nue, elle était exposée à la fenêtre toujours ouverte. Vidée de son sang et de sa vie, Elizabeth était entière, mis à part une bonne partie de son cou. Son visage s’était toutefois figé dans une expression de peur et d’angoisse. Il incarnait la mort, et la laideur.

Intrigué, je défis ses vêtements, et je jubilai devant la magnificence dont j’étais témoin. Une même femme incarnait à la fois la laideur, et la beauté. Afin de la préserver, je la fis statuer.

Une fois Elizabeth convenablement recouverte d’argile, je me mis à peindre. Le tableau était parfait : celle qui administre la mort, par jalousie, est elle-même la proie de la mort qui la guette, par la fenêtre. Celle qui fut tuée, celle qui était innocente, allait devenir statue, et donc, vivre l’éternité. Une fois le tableau complété, j’allongeai Vera sur le lit et, pour symboliser le tout, je lui murmurai, à l’oreille : « Désormais, tu porteras le nom de Vera L. McKinney. Vera York n’est plus. », suite à quoi je plongeai dans le sommeil, sans oublier, bien évidemment, de fermer les rideaux.
Le lendemain, je fis chauffer le corps de ma défunte fille, Elizabeth, afin que l’argile devienne céramique. J’employai les jours qui suivirent à sculpter la majestueuse statue, afin qu’elle devienne aussi vraie, aussi douce qu’une femme.

Exténué par les années, je me fis demeure au plus profond sous-sol de la propriété, un endroit inconnu de tous, sauf Vera, mon enfant, chargée de veiller à mon bien-être et à celui du Domaine.

Elizabeth, telle une immortelle protectrice, se dresse, à l’entrée du tombeau.

Le 17 octobre 1552, je m’endormis, pour une durée de deux-cent huit ans.
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MessageSujet: Re: Lawrence McKinney   Lawrence McKinney Icon_minitimeMar 11 Nov - 1:14

Chapitre cinquième – Le sommeil, père du succès; guet-apens de l’imprudent

En chacun de nous, autant pour les vivants que pour les Damnés, il existe une force, qui émane de nos racines ancestrales. Lutter contre cette force, c’est lutter contre sa nature. Pour ceux de notre clan, la lutte pour le pouvoir est fondamentale, et tous les coups sont permis.

L’emprise de mon sang sur l’âme maudite de Vera s’était, suivant le fil des années, amoindrie, jusqu’à sa totale disparition. En Vera, il ne demeurait de moi que le sang de Caine, notre père à tous. Ma protégée profita d’abord de mon sommeil multicentenaire pour renforcer ses bases. Étant la seule vampiresse de la famille McKinney éveillée, elle usa de ses pouvoirs sur ses propres sœurs, lesquelles avaient aussi été libérées de mon Vitae. Devenues, pour ainsi dire, esclaves d’un amour incestueux pour leur sœur, je ne disposais plus de leur appui, en cas de crise. La population du Domaine ayant beaucoup crû, le sang de Vera avait été distribué parmi les citoyens, et tous les chefs de famille devaient en boire, à tous les mois. Cette mesure assurait la bonne gestion des terres, et une croissance constante de l’économie globale, satisfaisant ainsi au Prince, duquel Vera obtint la permission de faire cadeau du sang du Père. Une famille nombreuse viendrait accroître les forces de notre clan, au sein de la Camarilla.

Ni May, ni Lucy ne furent choisies, car Vera prenait un plaisir pervers à les dominer, et à les manipuler à sa guise. Elle enfanta deux prospects du monde artistique d’alors, un homme et une femme. Ainsi, Joana Hartley et Anthony Gilford devinrent des McKinney. Ces derniers, deux talentueux artistes, produisirent des œuvres d’art en quantité et de qualité phénoménales, autant pour notre demeure que pour le Prince. Après quelques années, ces nouveaux vampires obtinrent le droit d’enfanter, une seule fois chacun, toutefois. Anthony, fasciné par celle qu’il considérait sa muse, décida de l’immortaliser, afin que sa source d’inspiration ne se fane jamais, ce qui fit d’Angela Morris la nouvelle venue au sein de notre partie des Toréadors. Joana, quant à elle, avait conservé une bribe d’amour pour le mortel qui partageait sa vie, avant qu’elle ne trépasse. Malgré la dizaine d’années qui s’était écoulée, elle fit de James Hartley le plus jeune vampire.

Désormais, notre famille s’étalait sur quatre générations. Il était grand temps pour Vera de me ramener au monde; de me sortir de ma torpeur. Craignant depuis toujours de perdre son statut quasi-officiel de chef de famille, elle n’avait jamais parlé du véritable maître, qui sommeillait en ces lieux. Ainsi, au moment même où je m’étais endormi, mes deux pieds gisaient dans le piège béant qu’elle avait dressé contre moi.

Lorsque Vera McKinney prit l’initiative de me réveiller, elle ne me donna pas le sang d’un mortel, mais le sien. Le lien du Sang était ainsi renversé : la progéniture dominait le progéniteur. Malgré mon réveil, elle me confina à mon sombre tombeau, et la vampiresse ne me donnait qu’un peu de son sang, à chaque jour. Aux prises avec la bête qui sommeillait jadis en moi, je n’eus d’autre choix que de m’y abreuver. Au bout de quelques semaines, lorsqu'elle me libéra de ma prison, je goûtai à un semblant de liberté. À son entrée dans la pièce où je me situais alors, Vera L. McKinney me fit agenouiller devant elle; dès lors, j'étais complètement prisonnier de ma propre fille, condamné à errer, selon ses désirs.

Le 16 mai 1760, je voyais ce qu’était devenu le monde, le clan, la famille et le Domaine. Je dus rendre grâce à ma maîtresse; son travail dégageait une image conforme à la sienne : la perfection.


Dernière édition par Frank le Mar 11 Nov - 2:57, édité 3 fois (Raison : Édité pour corrections, et séparation des chapitres.)
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MessageSujet: Re: Lawrence McKinney   Lawrence McKinney Icon_minitimeMer 12 Nov - 4:25

Chapitre sixième – La perpétuité du clan

Bien que je me serais volontairement donné à elle, Vera ne chercha pas à me consumer, ni à me faire abdiquer la tête de la famille. Ma reine n’hésitait toutefois pas de faire influencer mes décisions en sa faveur, et elle me garda pour elle-même, loin du cœur de ses sœurs. À titre d’exemple, la statue d’Elizabeth fut déplacée, et posée dans le hall, à la vue de tous, symbole de la suprématie de la vraie maîtresse de la maison. Ébahi par sa beauté et par celle des magnifiques œuvres qui parsemaient désormais les murs de la demeure, je ne cherchai pas d’autres horizons, pour des années à venir.

C’était l’âge d’or de la Maison.

Lorsque le temps fut venu, je quittai, temporairement– le sang de Vera me ramènera toujours, le Domaine. Comptant tirer profit de la situation d’infériorité politique dont j’étais la complaisante victime, je laissai les reines du pouvoir à ma douce; je lui remis la bague symbolique de la famille McKinney, celle qui désignait le chef de famille, afin de pouvoir me concentrer sur l’incessante recherche du nouveau, la quête de la beauté et finalement, redécouvrir le monde : je désirais explorer.

Ainsi, je débarquai en France, en 1765, alors qu’elle est dirigée par Louis XV. Le mécénat royal de Louis XIV, qui régnait lors du siècle précédent, avait fait fructifier l’Art et la Culture plus que tout autre monarque. À cette époque, je ne pus qu’admirer les œuvres réalisées, et tirer profit de l’art plus moderne, teinté par l’esprit de la révolution qui devait arriver, environ trente années plus tard.

Encore une fois, j’organisai un petit spectacle de marionnettes avec plusieurs artistes et un noble en particulier, Antoine le Franc. Sans jamais avoir mis un orteil à la cour, je vivais, de réputation et par courrier, sous la fausse identité de la femme du noble en question, Laurence de Laviolette. Mes poupées, brillamment manipulées, créèrent une petite entreprise d’importation et d’exportation d’œuvres d’arts entre la France et l’Espagne, ce qui me permit de renflouer mes coffres personnels, ainsi que ceux de la famille.

Cette ressource s’avéra fort utile lorsque vient la révolution de 1789. Lorsque les nobles furent traqués, à l’apogée de la Grande Terreur, en 1792, je n’eus d’autre choix de fuir la France vers l’Espagne, afin d’éviter la potence, le bûcher ou la guillotine. Antoine le Franc me servit de diversion.

Mon séjour en Espagne fut assez difficile étant donnée la Camarilla et la Sabbat luttaient pour le pouvoir. J’eus le privilège de servir 27 ans sous le Prince Feliz Murando de Barcelone, De ce Prince, j’obtins la permission d’enfanter 3 vampires, trois jeunes ayant profité de la guerre entre les deux organisations vampiriques pour en apprendre sur nous, même malgré la Mascarade.

La vie des jumeaux Milan et Milanna Sidel ainsi que celle d’Emil Cerranda se termina donc, et c’est ainsi qu’ils devinrent des McKinneys. Milan et sa sœur furent avec nous pour vingt-deux ans, au bout desquelles, le conflit penchant vers la Sabbat, ces deux opportunistes se tournèrent vers la Sabbat. Si j’eus à peine le temps de liquider le jeune Milan. Cependant, Milanna m’échappa.

Cet échec me força à infiltrer la Sabbat du mieux que je pouvais, afin de chasser ma fille; le Prince Murando avait lancé une Chasse à son objet. Emil, trop inexpérimenté, était chargé de couvrir mes arrières. Cette chase, infructueuse jusqu’à la fin, dura 5 ans. À la toute fin de cette chasse, je fus engagé dans un combat contre un important membre des LaSombra, qui, selon toute vraisemblance, devait être celle qui était parvenue à corrompre les deux Sidels, et mon ancienne protégée, à la fois.

Je parvins à enfoncer un pieu au plus profond du cœur de Milanna, juste à temps pour pouvoir mon concentrer sur la LaSombra. Celle-ci semblait être d’âge aussi avancé que le mien. Notre duel fut si intense que l’édifice dans lequel nous nous battions subit d’importants dommages matériels, ce qui, ultimement, cause son effondrement. Je parvins à triompher de la vampiresse.

Penché au-dessus de ma progéniture, je commençai à boire son sang, lorsque je fus arrêté par de nombreux jeunes vampires de la Sabbat, auxquels j’administrai la mort finale, après avoir eu recours à une rage inexpliquée. Lorsque tous ces infidèles furent détruits, Milanna s’était volatilisée. J’avais désormais les LaSombra aux trousses.

À mon retour, Emil et moi dûmes fuir vers l’Angleterre; le Prince avait été tué par les insurgés de la Sabbat. Nous quittâmes en 1819, et arrivâmes à bon port en août 1820.


Dernière édition par Frank le Lun 17 Nov - 2:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lawrence McKinney   Lawrence McKinney Icon_minitimeLun 17 Nov - 2:46

Chapitre septième – La stabilité, apôtre du changement

Profondément déçu de la tournure des événements en Espagne, je crus bon de passer quelques années près de ma muse.

La religion, très en vogue, à l’époque, monopolisait alors toutes les sphères, autant politique que culturelle, ce qui me limitait relativement dans mes actions destinées à influencer l’art. Je dus impliquer d’autres membres de la famille, qui eux, moins affectés et ressentis par les religieux, pouvaient aller sur le terrain. Ce faisant, nous avions de nombreuses goules à notre service, et la domination se révélait extrêmes utile.

Nous n’étions cependant pas les seuls à la tâche. Rapidement, il apparu évident que beaucoup de mortels étaient déjà influencés par un enfant de Caine. Toutes nos tentatives afin de trouver la source de notre compétition se sont avérés vaines, et ce, pour plus de quinze années. Ce fut en 1835 qu’elle revient.

À la nuit du 18 février 1835, lorsque je me réveillai, une sombre silhouette m’assailli, avant même que je puisse réagir. Cloué au mur, je ne pus empêcher mon adversaire de puiser une partie de mon sang. Fortement affaibli face à cet opposant de taille, je crûs à un attentat de la part des LaSombra. L’individu abaissa alors son capuchon, et devant moi, se tenait Véronique d’Argenteuil. Mon amour d’autant pour elle était toujours bien présent, mais l’affection particulière que j’entretenais avec ma fille était beaucoup plus puissante. Ma Sire était venue m’annoncer la visite prochaine du Prince d’Angleterre, qui venait avec de, selon elle, de nouvelles intéressantes. Elle termina notre bref échange par un baiser, avant de redisparaître.

À l’arrivée du Prince, un grand banquet avait été organisé, avec au menu, évidemment, les plus beaux éléments mortels disponibles. Beaucoup devinrent des servent, d’ailleurs. Dame d’Argenteuil s’était assise à côté du Prince.

Une fois le buffet terminé, le Prince y alla de quelques déclarations. Le climat politique changeait; les Toréadors devenaient de moins en moins influents en Europe; l’art était en déclin, à cause de la révolution industrielle. Ainsi nous devions multiplier nos nombres, et renforcer les liens entre les différentes familles du clan. Ainsi, il jugeait pertinent d’intégrer des membres de familles d’autres pays dans les nôtres. Il nomina Véronique d’Argenteuil, comme émissaire de France, au sein des McKinney. Vera, outrée, s’opposa vertement contre cette intrusion dans l’indépendance des clans. Pour faire passer l’idée, le Prince la menaça d’une chasse. Battue, Vera se résigna, et ma créatrice devint ainsi Véronique d’Argenteuil dite McKinney.

Au fil des années, cette initiative porta fruit : l’import et l’export entre les cultures s’avéra enrichissant. Les tensions entre Véronique et Vera, toujours béantes, atteignirent leur paroxysme lorsque ma maîtresse fut contrainte de lui céder la bague de la famille. Expulsée de ses quartiers, Vera vint partager ma chambre; j’étais la dernière source de puissance à laquelle elle pouvait s’accrocher. Consciente de l’affection que Véronique éprouvait pour moi, elle pouvait m’utiliser pour influencer ses décisions.
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MessageSujet: Re: Lawrence McKinney   Lawrence McKinney Icon_minitimeLun 17 Nov - 2:47

Chapitre huitième – Le calme après la tempête

Libérée de ses fonctions, Vera eut plus de temps pour elle-même. Ce temps, nous le passâmes ensemble. Aveuglé par mon amour pour elle, je lui fis découvrir une partie d’elle-même, qui, à ce jour, avait été peu exploitée. Je la fis peindre, dessiner, et écrire. Au bout d’un temps, elle devint moins bestiale, plus douce. Ces moments lui inspirèrent un amour véritable (autant que notre espèce puisse aimer, évidemment) pour moi, et en septembre 1836, nous nous mariâmes, à la manière des mortels. Je ne pus lui dire non, tant elle était resplendissante. Je suspecte que ce fut aussi un geste pour se venger de Véronique. Celle-ci, beaucoup plus ancienne, avait cependant d’autres plans en tête. Elle profita du laisser-aller de Vera, à l’égard de ses appuis, pour les lui subtiliser. Tous les mortels du Domaine étaient désormais ses goules, y compris May et Lucy. Emil obtint du Prince la permission d’enfanter. À la grande surprise de la chef de famille, il choisit May comme victime, lui faisant finalement, devenir une McKinney. Ceci laissait présager qu’il œuvrait selon un agenda personnel.

Après deux ans, le Prince lança une chasse contre Emil. Il paraissait alors évident que le Prince et Véronique œuvraient de concert; celle-ci prenait cette chasse beaucoup trop à cœur. Éventuellement, elle trouva Emil, avant tout le monde. Pieu au cœur, il fut offert à sa fille, May, qui le vida de son sang, ainsi que de son âme. Elle devenait ainsi l’égal de sa sœur Vera. Voyant Lucy comme une adversaire pour l’amour de la maîtresse de la maison, May manipula quotidiennement son esprit, selon la manière de la possession, comme j’avais jadis manipulé son père, afin de lui faire boire de son sang. Une fois le lien établi, elle la rendit immortelle.

En 1850, en accordance avec les recommandations de Véronique, le Prince autorisa chaque vampire à enfanter, à la limite d’une seule fois. Pour se faire, beaucoup de vampires, dont moi et Vera, partirent à l’extérieur de la région, jusqu’à ce qu’un individu méritant fasse son apparition. Nous partîmes pour une durée totale du dix ans, et c’est en Italie que nous choisîmes deux magnifiques jeunes femmes qui vivaient comme poseuses, au compte d’un riche aristocrate. Je donnai l’embrace à Maria Bacci, après l’avoir fait charmer quelques jeunes hommes, lesquels étaient destinés à lui servir de repas, lorsqu’elle reprendrait vie. Vera, quand à elle, préféra amener sa prospect en Angleterre avant de lui faire cadeau d’immortalité. Elle dut donc nous servir de modèle à temps plein, malgré elle, alors que nous enseignions la peinture à ma nouvelle protégée. Même une fois McKinney, Félicia nous en voulut toujours de l’avoir ainsi utilisée.

À notre retour, de nombreux nouveaux visages parsemaient désormais le palais, qui devenait de plus en plus petit : May avait vampirisé Sarah d’Argenteuil, goule et fille de notre maîtresse, Lucy, Henry Hawks, un bourgeois. Joana choisit Francis Laviolette, un écrivain français, James, lui, prit Émilie de Celles, une actrice. Anthony et Angela prirent deux servants, Thomas Brent et Georges Miller. Véronique, quand à elle, se garda pour le moment de toute action.

À la fin du XIXème siècle, la famille s’étalait sur cinq générations. La force de notre clan se concrétisa ultimement par l’éloquente démonstration d’unité que nous entreprîmes pour la fin du siècle : en janvier 1900, nous terminions un immense portrait de famille, auquel tous ont participé.

La bisbille interne était désormais terminée : Véronique d’Argenteuil était reconnue comme maîtresse par tous les membres du clan, comme c’eut dût l’être au tout début.
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